Le 7 novembre dernier, la Fashion Law Conference s’est tenue à la Fondation des États-Unis à Paris, dans le cadre prestigieux de la Cité internationale universitaire. Organisée conjointement par la Federal Bar Association (États-Unis) et la French American Bar Association (France), avec le soutien du Barreau de Paris, de l’AAPI, de l’AIPPI et de la Harvard Fashion Law Association, cette édition 2025 a rassemblé juristes, avocats, universitaires et professionnels du secteur de la mode autour des grands enjeux juridiques qui façonnent l’industrie.
Une conférence au croisement du droit, de l’innovation et de la mode
L’évènement a permis d’aborder des thématiques au cœur de l’actualité : la fast fashion et ses défis réglementaires, la protection des marques de renommée, ou encore les questions de concurrence et de concentration dans l’industrie de la mode.
Trois panels successifs ont permis d’offrir un panorama complet des enjeux transatlantiques, entre droit américain et droit européen, dans un contexte de mutation profonde du secteur.
Modératrice du panel sur la Fast Fashion
J’ai eu le plaisir de modérer le premier panel, intitulé “Fast Fashion: A Comparative Analysis of the Regulatory Framework”. Ce moment d’échanges particulièrement riche a permis de confronter les perspectives françaises et américaines sur un modèle économique aussi fascinant que controversé.
Le débat a porté sur les conséquences sociales et environnementales de la fast fashion — conditions de travail dans les chaînes d’approvisionnement, empreinte carbone, surproduction textile — mais aussi sur les questions de propriété intellectuelle que ce modèle soulève.
Les copiages de designs, les litiges pour contrefaçon ou encore le rôle de l’intelligence artificielle dans la création et la diffusion des tendances sont venus illustrer la complexité croissante d’un secteur sous tension.
Face à ces défis, les intervenants ont souligné l’importance d’une approche plus éthique et responsable, encouragée par les législations émergentes aux États-Unis et dans l’Union européenne. Si les réglementations évoluent différemment de part et d’autre de l’Atlantique, un consensus se dégage : la nécessité d’une plus grande responsabilité des marques et d’une transparence accrue vis-à-vis des consommateurs.
La French American Bar Association : une nouvelle dynamique
Cette conférence a également été l’occasion pour moi de présenter la French American Bar Association (FABA), dont j’ai récemment été nommée vice-présidente.
L’association, en pleine relance, entame une nouvelle phase de développement avec une équipe renouvelée et des projets ambitieux. Nous annoncerons très prochainement la réouverture des adhésions pour 2026 ainsi que le lancement de notre nouveau site internet, afin de renforcer les liens entre les professionnels du droit français et américain.
Des échanges riches et prometteurs
Les autres panels ont poursuivi la réflexion sur deux thèmes essentiels :
- “The Power of Fame”, consacré à la protection et à la preuve de la renommée des marques, un enjeu stratégique pour les maisons de mode confrontées à la contrefaçon et à la banalisation de leurs signes distinctifs ;
- “Market Power or Market Monopoly?”, qui a exploré les questions de droit de la concurrence et les impacts des fusions dans un marché de plus en plus concentré.
Ces discussions ont mis en lumière la vitalité du fashion law comme champ de réflexion à la croisée du droit, de l’éthique et de la créativité.
